J’ai débuté l’aïkido en 1996 et je me souviens avoir été enthousiasmé par l’approche tout à fait singulière de cette discipline dans le paysage des arts martiaux et des sports de combats, ou en tout cas de l’idée que je pouvais m’en faire. Aujourd’hui encore, je ne crois pas qu’il existe une autre discipline capable de porter avec tant d’ardeur cet idéal de non opposition, cette volonté de faire triompher l’unité dans un rapport à priori dualitaire.
Les différents professeurs que j’ai pu avoir poursuivaient tous cet idéal à leur façon. Enfant, j’ai fait mes premiers pas dans cet art auprès de Michel Cayuela, dont le dojo était affilié à la FFAAA. Adolescent, je fus l’élève de Roberto Montserra, dont le dojo était affilié à la FFAB. L’histoire complexe de l’aïkido français explique la multiplication des courants, des fédérations et des écoles, ainsi que l’origine des querelles intestines qui ne lui font pas honneur. Depuis mon arrivée à Lyon en 2011, je suis élève de Marie Burdin, au sein de l’EPA-ISTA.
L’EPA-ISTA n’est pas une fédération, c’est une école indépendante qui s’efforce de préserver le fonctionnement traditionnel d’un dojo. On y diffuse l’enseignement d’Alain Peyrache, son fondateur (Soké) et référent technique (Shihan). Il fut élève de Tamura Senseï durant 30 ans, et demeure d’une fidélité sans faille à une conception orientale de l’enseignement, que l’on pourrait caractériser par son approche plus globale qu’analytique et qui repose sur les relations maître-disciple et sempaï-kohaï. Alain Peyrache a l’art et la manière de ramener la technique à la plus simple expression des quelques lois fondamentales qui régissent notre discipline. En évitant ainsi l’écueil de la collection d’images, il forme le jugement de ses élèves en leur apprenant à maîtriser ce qui, à terme, leur permettra d’être autonomes sur la voie tracée par le fondateur de l’Aïkido.
Au dojo de Chaponost, je m’attache à transmettre avec la plus grande modestie et la plus grande rigueur l’enseignement du fondateur de l’Aïkido, tel qu’il est parvenu jusqu’à moi.